Le Kiosque
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Re: Le Kiosque
Maestri : "J'espère qu'on utilisera pas les joueurs comme de la chair à canon"
TOP 14 - Les prises de parole de joueurs sont rares depuis la suspension du Top 14 pour une durée indéterminée. Yoann Maestri, lui, n'a pas hésité à répondre favorablement à notre sollicitation. Le capitaine du Stade français, en quarantaine depuis ce week-end en raison d'un joueur de l'effectif parisien frappé par le Coronavirus, se veut rassurant sur l'état de ses troupes.
Toutefois il alerte sur l'impérieuse nécessité de prévoir une période de réathlétisation avant une éventuelle reprise du championnat.
Comment avez-vous accueilli la suspension du Top 14 ?
On s'y attendait un peu. Il y avait déjà eu le football italien, puis espagnol et enfin la Ligue 1 et 2. Le rugby a naturellement suivi. Nous attendons maintenant le discours du président de la République Emmanuel Macron qui doit avoir lieu ce soir (lundi). J'ai l'impression que nous allons aller vers un confinement total. Dans ces moments-là, le rugby et le sport passe au second plan.
Le Stade français est touché puisqu'un joueur a été contaminé par le Coronavirus. Avez-vous reçu des consignes particulières ?
Nous sommes en quarantaine. Nous devons fréquenter le moins de personne possible, ne pas entrer en contact physique avec nos proches. Je pense que tout le monde a pris conscience de la réalité et chacun prend les précautions nécessaires. Dans une ville comme Paris où les mouvements et les interactions sont plus importants, malheureusement nous avions un risque plus élevé d'être touché.
Comment vous êtes-vous organisé au quotidien ?
J'essaie de faire quelques courses sans entrer en contact avec qui que ce soit. Et puis, je passe beaucoup de temps à regarder des films, à écouter de la musique. Je lis beaucoup. Je prends des nouvelles de mes proches régulièrement. Je fais comme le tout le monde, quoi.
Est-il possible de voir l'aspect positif de ce repos forcé au cœur d'un calendrier rugbystique surchargé ?
Ce genre de situation appelle à une prise de conscience sur tout un tas de sujet. Nous vivons dans une société où tout va très vite, où les gens vivent à 100 km/heure. A vivre au ralenti, nous allons peut-être prendre le temps de la réflexion. De notre côté, c'est vrai, ce temps de repos forcé va peut-être être bénéfique. Les moments de repos dans une carrière sont très rares. Après, quand nous allons pouvoir reprendre la compétition, si jamais nous pouvons la reprendre, j'espère que nous serons assez intelligents pour faire les choses dans le bon ordre.
C'est à dire ?
Bah j'espère qu'on utilisera pas les joueurs comme de la chair à canon. Pour l'instant, nous sommes tous bloqués chez nous. On fait bien quelques pompes, quelques abdos à l'ancienne dans le salon, mais ça n'a rien à voir avec notre quotidien. Pour reprendre une activité aussi intense et physique que le rugby peut l'être, il nous faudra une période de réathlétisation avant de reprendre la compétition.
Etes-vous inquiet de ce point de vue là ?
(il souffle) Les joueurs vont devoir faire entendre leur voix. De toute façon, il est utopique de penser que ça va se régler en quinze jours ou trois semaines. Et plus l'arrêt sera long, plus il nous faudra une période de préparation suffisante pour ne pas mettre notre intégrité physique en danger.
Le Stade français est aujourd'hui dernier du Top 14. Craignez-vous, si toutefois le championnat ne devait pas reprendre, qu'une relégation soit prononcée sur tapis vert ?
D'abord, le plus important, c'est la santé de tous. Pour moi, c'est la question prioritaire. Ensuite, pour ce qui est du championnat, il reste neuf journées à disputer, soit un tiers du championnat et quarante-cinq points à prendre. Nous serions donc surpris si les instances venaient à prendre une telle décision. Je suis convaincu que la Ligue fera tout pour respecter l'équité sportif. De toute évidence, cette crise va secouer sévèrement et je ne sais pas si ce serait un cadeau de faire monter un club sur tapis vert ou d'en faire descendre un autre.
RR
TOP 14 - Les prises de parole de joueurs sont rares depuis la suspension du Top 14 pour une durée indéterminée. Yoann Maestri, lui, n'a pas hésité à répondre favorablement à notre sollicitation. Le capitaine du Stade français, en quarantaine depuis ce week-end en raison d'un joueur de l'effectif parisien frappé par le Coronavirus, se veut rassurant sur l'état de ses troupes.
Toutefois il alerte sur l'impérieuse nécessité de prévoir une période de réathlétisation avant une éventuelle reprise du championnat.
Comment avez-vous accueilli la suspension du Top 14 ?
On s'y attendait un peu. Il y avait déjà eu le football italien, puis espagnol et enfin la Ligue 1 et 2. Le rugby a naturellement suivi. Nous attendons maintenant le discours du président de la République Emmanuel Macron qui doit avoir lieu ce soir (lundi). J'ai l'impression que nous allons aller vers un confinement total. Dans ces moments-là, le rugby et le sport passe au second plan.
Le Stade français est touché puisqu'un joueur a été contaminé par le Coronavirus. Avez-vous reçu des consignes particulières ?
Nous sommes en quarantaine. Nous devons fréquenter le moins de personne possible, ne pas entrer en contact physique avec nos proches. Je pense que tout le monde a pris conscience de la réalité et chacun prend les précautions nécessaires. Dans une ville comme Paris où les mouvements et les interactions sont plus importants, malheureusement nous avions un risque plus élevé d'être touché.
Comment vous êtes-vous organisé au quotidien ?
J'essaie de faire quelques courses sans entrer en contact avec qui que ce soit. Et puis, je passe beaucoup de temps à regarder des films, à écouter de la musique. Je lis beaucoup. Je prends des nouvelles de mes proches régulièrement. Je fais comme le tout le monde, quoi.
Est-il possible de voir l'aspect positif de ce repos forcé au cœur d'un calendrier rugbystique surchargé ?
Ce genre de situation appelle à une prise de conscience sur tout un tas de sujet. Nous vivons dans une société où tout va très vite, où les gens vivent à 100 km/heure. A vivre au ralenti, nous allons peut-être prendre le temps de la réflexion. De notre côté, c'est vrai, ce temps de repos forcé va peut-être être bénéfique. Les moments de repos dans une carrière sont très rares. Après, quand nous allons pouvoir reprendre la compétition, si jamais nous pouvons la reprendre, j'espère que nous serons assez intelligents pour faire les choses dans le bon ordre.
C'est à dire ?
Bah j'espère qu'on utilisera pas les joueurs comme de la chair à canon. Pour l'instant, nous sommes tous bloqués chez nous. On fait bien quelques pompes, quelques abdos à l'ancienne dans le salon, mais ça n'a rien à voir avec notre quotidien. Pour reprendre une activité aussi intense et physique que le rugby peut l'être, il nous faudra une période de réathlétisation avant de reprendre la compétition.
Etes-vous inquiet de ce point de vue là ?
(il souffle) Les joueurs vont devoir faire entendre leur voix. De toute façon, il est utopique de penser que ça va se régler en quinze jours ou trois semaines. Et plus l'arrêt sera long, plus il nous faudra une période de préparation suffisante pour ne pas mettre notre intégrité physique en danger.
Le Stade français est aujourd'hui dernier du Top 14. Craignez-vous, si toutefois le championnat ne devait pas reprendre, qu'une relégation soit prononcée sur tapis vert ?
D'abord, le plus important, c'est la santé de tous. Pour moi, c'est la question prioritaire. Ensuite, pour ce qui est du championnat, il reste neuf journées à disputer, soit un tiers du championnat et quarante-cinq points à prendre. Nous serions donc surpris si les instances venaient à prendre une telle décision. Je suis convaincu que la Ligue fera tout pour respecter l'équité sportif. De toute évidence, cette crise va secouer sévèrement et je ne sais pas si ce serait un cadeau de faire monter un club sur tapis vert ou d'en faire descendre un autre.
RR
Re: Le Kiosque
Pourquoi Sekou Macalou n'a-t-il pas joué avec le XV de France ? Galthié s'explique
Le sélectionneur du XV de France a expliqué, dans les colonnes du Midi Olympique, pourquoi le 3e ligne n'avait pas joué lors du dernier 6 Nations.
Trois, c'est le nombre de sélectionneurs qu'a connu Sekou Macalou depuis son premier match sous le maillot du XV de France. Nous sommes en novembre 2017, et le joueur formé à Sarcelles, façonné à Massy et révélé au Stade Français défie les All Blacks dans une rencontre non-officielle. Mais sa belle prestation réussit à convaincre Guy Novès de lui donner sa chance face au Japon.
Sa première cap... mais aussi sa dernière à ce jour !
Rappelé (sans jouer) par Jacques Brunel, le Parisien était de la première liste de Fabien Galthié. Beaucoup d'observateurs souhaitaient le voir s'installer avec les Bleus. Las, Grégory Alldritt, le capitaine Charles Ollivon et François Cros ont enchaîné quatre titularisations. Et Macalou n'a pas eu le droit à une place sur le banc. Lors d'un long entretien accordé au Midi Olympique, le sélectionneur du XV de France s'est exprimé sur son cas :
Il est vrai que Sekou est un sacré athlète. Mais surtout, c'est un super gars. Lui aussi on l'a stigmatisé (comme Haouas, ndlr). Mais c'est un gamin doux. Quand tu lui parles, il est ému. Il fait partie de l'équipe de France, du groupe, de l'aventure. Il s'est blessé à la fin mais on avait pensé à le mettre sur le banc car les prestations des titulaires nous satisfaisaient. Après, Cameron Woki a fait de beaux entraînements. Dylan Cretin aussi, d'ailleurs... Mais on espère que Sekou Macalou va continuer à progresser, et à croire en le projet. Nous n'avons absolument rien à lui reprocher.
Alors, quand le flanker fêtera-t-il sa deuxième sélection ? Probablement pas cet été...
Le sélectionneur du XV de France a expliqué, dans les colonnes du Midi Olympique, pourquoi le 3e ligne n'avait pas joué lors du dernier 6 Nations.
Trois, c'est le nombre de sélectionneurs qu'a connu Sekou Macalou depuis son premier match sous le maillot du XV de France. Nous sommes en novembre 2017, et le joueur formé à Sarcelles, façonné à Massy et révélé au Stade Français défie les All Blacks dans une rencontre non-officielle. Mais sa belle prestation réussit à convaincre Guy Novès de lui donner sa chance face au Japon.
Sa première cap... mais aussi sa dernière à ce jour !
Rappelé (sans jouer) par Jacques Brunel, le Parisien était de la première liste de Fabien Galthié. Beaucoup d'observateurs souhaitaient le voir s'installer avec les Bleus. Las, Grégory Alldritt, le capitaine Charles Ollivon et François Cros ont enchaîné quatre titularisations. Et Macalou n'a pas eu le droit à une place sur le banc. Lors d'un long entretien accordé au Midi Olympique, le sélectionneur du XV de France s'est exprimé sur son cas :
Il est vrai que Sekou est un sacré athlète. Mais surtout, c'est un super gars. Lui aussi on l'a stigmatisé (comme Haouas, ndlr). Mais c'est un gamin doux. Quand tu lui parles, il est ému. Il fait partie de l'équipe de France, du groupe, de l'aventure. Il s'est blessé à la fin mais on avait pensé à le mettre sur le banc car les prestations des titulaires nous satisfaisaient. Après, Cameron Woki a fait de beaux entraînements. Dylan Cretin aussi, d'ailleurs... Mais on espère que Sekou Macalou va continuer à progresser, et à croire en le projet. Nous n'avons absolument rien à lui reprocher.
Alors, quand le flanker fêtera-t-il sa deuxième sélection ? Probablement pas cet été...
Re: Le Kiosque
Le DG du Stade Français Paris évoque la situation sanitaire, sportive et économique d’une équipe en quarantaine.
Quand tout est noir… Les joueurs du Stade Français Paris sont en quarantaine depuis vendredi et l’annonce d’un cas positif au coronavirus dans l’effectif. Une inquiétude en plus pour un club en plein flou. Son directeur général, Thomas Lombard, a confié ses craintes au Figaro.
LE FIGARO.- Quelle est la situation actuelle au Stade Français Paris ?
Thomas LOMBARD.- Tout le monde, joueurs comme salariés, a été mis en chômage partiel lundi, à l’exception d’une cellule de veille. Nous avons deux soucis dans l’immédiat : protéger la santé des joueurs et du personnel et nous prémunir un minimum économiquement de toutes les pertes que nous allons subir.
Quel est le quotidien des joueurs?
Nos joueurs sont en quarantaine, qu’est-ce qu’on peut leur demander ? De faire des pompes, des abdos et des tractions devant leur télé ? Il n’y a rien d’autre à faire. Tout le monde doit rester chez soi. Je ne vais pas leur demander de faire des footings dans leur appartement… De manière générale, pour des joueurs professionnels, la charge d’entraînement quotidienne est telle qu’ils ne seront absolument pas en mesure de la compenser en restant chez eux.
S’il y avait reprise du championnat dans un mois ou deux, ils ne seront donc pas en condition de jouer ?
Non. Il faudra inévitablement une période de préparation physique. Imaginons que ce soit cinq semaines d’arrêt. Généralement, il en faut autant en préparation. Il va donc falloir aller vite si on veut rejouer des matchs…
Côté diététique, êtes-vous vigilant ?
On leur a donné des consignes oui. Nos joueurs sont en phase d’alerte, pas en vacances. Ils savent qu’on peut avoir besoin d’eux du jour au lendemain. Les étrangers n’ont ainsi pas le droit de quitter Paris.
Comment êtes-vous en contact avec vos joueurs ?
Par le fil WhatsApp des joueurs et par mail. Certains m’appellent également parce qu’ils ont des questions, savoir ce qu’ils ont le droit, et pas le droit, de faire. Mais nous n’avons pas toutes les réponses. Par exemple, le chômage partiel s’applique-t-il à un joueur blessé ? Ils sont inquiets par rapport à leur santé et celle de leurs proches, mais aussi par rapport à la situation du club au classement, l’impossibilité de s’entraîner.
«Si ça ne peut pas reprendre, je ne vois pas pourquoi on nous imposerait de descendre en Pro D2»
Thomas Lombard
Sur quelles perspectives tablez-vous pour la reprise du Top 14 ?
Il faut recaser 9 journées de championnat, les phases finales et terminer avant le 30 juin, la date d’échéance de contrat de certains joueurs. Ça me semble très compliqué. Plus un, deux ou trois matchs de Coupe d’Europe pour les clubs concernés… Si on imagine un scénario optimiste, que le rugby, et le sport en général, puisse redémarrer d’ici fin avril, le temps qu’il restera jusqu’à la fin de la saison permettra-t-il de disputer l’intégralité des rencontres du championnat ? Personne n’a la réponse aujourd’hui.
Sportivement, le Stade Français Paris était dernier avant l’interruption. Êtes-vous inquiet si le championnat ne reprend pas ?
Non, je n’ai pas d’inquiétude, car on s’est engagé à disputer un championnat selon certaines règles. À partir du moment où ces règles ne peuvent pas être respectées, je ne vois pas pourquoi on changerait la donne. Dans notre calendrier, il nous reste six réceptions en neuf journées. Or, statistiquement, les clubs enregistrent beaucoup plus de victoires à domicile qu’à l’extérieur. Nous, cette saison, nous n’avons perdu que deux fois à la maison. Donc, si ça ne peut pas reprendre, je ne vois pas pourquoi on nous imposerait de descendre en Pro D2. Il y a des conditions d’équité à respecter, qu’on soit en tête ou en dernier du championnat.
Économiquement, avez-vous déjà estimé les pertes pour votre club ?
Pour un match à domicile, les pertes sont chiffrées à plus ou moins 400 000 euros par match, selon l’adversaire, l’enjeu…
Les sponsors du club négocient-ils leur contribution à la baisse ?
Pour le moment, le sujet n’a pas été soulevé par nos partenaires qui, pour la plupart, sont engagés à long terme. Mais on ne peut pas occulter qu’ils seront impactés dans leurs activités respectives et qu’ils demandent des efforts, des aménagements au club.
Et concernant les droits télé ? Le contrat avec Canal+ porte sur 93 millions d’euros par saison. Moins de matchs signifie-t-il une baisse des droits ?
C’est un cas de force majeure. J’ignore si Canal+ a souscrit des assurances pour couvrir ce désagrément… Après, la chaîne paye pour diffuser un spectacle. S’il ne peut pas avoir lieu, on peut comprendre que la question soit posée. Ça va impacter énormément les clubs, vu le montant de la redistribution des droits. Ce serait économiquement très difficile.
«J’espère que cette expérience douloureuse débouchera sur un peu plus de responsabilités de la part des clubs»
Thomas Lombard
La Ligue estime les pertes pour les clubs de Top 14, si la saison ne reprend pas, à 100 millions…
En ce qui concerne le Stade Français, on a évalué les pertes sèches, rien qu’en billetterie et consommation aux buvettes, à environ 5 millions d’euros. Mais les montants diffèrent selon les clubs en fonction des affluences, du montant des partenariats… À cela, il faudra peut-être ajouter la diminution des partenariats et des droits télé. On s’interroge aussi sur les commissions des agents de joueurs. Est-ce qu’ils vont se montrer solidaires, participer à l’effort de guerre ou pas ? On va tenter de s’en sortir avec le moins de dégâts possibles. Mais certains clubs vont beaucoup souffrir.
La Ligue a évoqué la possibilité d’un emprunt commun. Y êtes-vous favorable ?
C’est une possibilité. Mais ce n’est qu’une avance de trésorerie qu’il faudra rembourser. Les pertes subies, elles, on ne nous les remboursera jamais. Mais s’il n’y a que cette solution, on l’adoptera. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a jamais eu de fonds mis en place en cas de catastrophe à la LNR. J’espère que cette expérience douloureuse débouchera sur un peu plus de responsabilités de la part des clubs pour mettre en place quelque chose…
sport24.com
Quand tout est noir… Les joueurs du Stade Français Paris sont en quarantaine depuis vendredi et l’annonce d’un cas positif au coronavirus dans l’effectif. Une inquiétude en plus pour un club en plein flou. Son directeur général, Thomas Lombard, a confié ses craintes au Figaro.
LE FIGARO.- Quelle est la situation actuelle au Stade Français Paris ?
Thomas LOMBARD.- Tout le monde, joueurs comme salariés, a été mis en chômage partiel lundi, à l’exception d’une cellule de veille. Nous avons deux soucis dans l’immédiat : protéger la santé des joueurs et du personnel et nous prémunir un minimum économiquement de toutes les pertes que nous allons subir.
Quel est le quotidien des joueurs?
Nos joueurs sont en quarantaine, qu’est-ce qu’on peut leur demander ? De faire des pompes, des abdos et des tractions devant leur télé ? Il n’y a rien d’autre à faire. Tout le monde doit rester chez soi. Je ne vais pas leur demander de faire des footings dans leur appartement… De manière générale, pour des joueurs professionnels, la charge d’entraînement quotidienne est telle qu’ils ne seront absolument pas en mesure de la compenser en restant chez eux.
S’il y avait reprise du championnat dans un mois ou deux, ils ne seront donc pas en condition de jouer ?
Non. Il faudra inévitablement une période de préparation physique. Imaginons que ce soit cinq semaines d’arrêt. Généralement, il en faut autant en préparation. Il va donc falloir aller vite si on veut rejouer des matchs…
Côté diététique, êtes-vous vigilant ?
On leur a donné des consignes oui. Nos joueurs sont en phase d’alerte, pas en vacances. Ils savent qu’on peut avoir besoin d’eux du jour au lendemain. Les étrangers n’ont ainsi pas le droit de quitter Paris.
Comment êtes-vous en contact avec vos joueurs ?
Par le fil WhatsApp des joueurs et par mail. Certains m’appellent également parce qu’ils ont des questions, savoir ce qu’ils ont le droit, et pas le droit, de faire. Mais nous n’avons pas toutes les réponses. Par exemple, le chômage partiel s’applique-t-il à un joueur blessé ? Ils sont inquiets par rapport à leur santé et celle de leurs proches, mais aussi par rapport à la situation du club au classement, l’impossibilité de s’entraîner.
«Si ça ne peut pas reprendre, je ne vois pas pourquoi on nous imposerait de descendre en Pro D2»
Thomas Lombard
Sur quelles perspectives tablez-vous pour la reprise du Top 14 ?
Il faut recaser 9 journées de championnat, les phases finales et terminer avant le 30 juin, la date d’échéance de contrat de certains joueurs. Ça me semble très compliqué. Plus un, deux ou trois matchs de Coupe d’Europe pour les clubs concernés… Si on imagine un scénario optimiste, que le rugby, et le sport en général, puisse redémarrer d’ici fin avril, le temps qu’il restera jusqu’à la fin de la saison permettra-t-il de disputer l’intégralité des rencontres du championnat ? Personne n’a la réponse aujourd’hui.
Sportivement, le Stade Français Paris était dernier avant l’interruption. Êtes-vous inquiet si le championnat ne reprend pas ?
Non, je n’ai pas d’inquiétude, car on s’est engagé à disputer un championnat selon certaines règles. À partir du moment où ces règles ne peuvent pas être respectées, je ne vois pas pourquoi on changerait la donne. Dans notre calendrier, il nous reste six réceptions en neuf journées. Or, statistiquement, les clubs enregistrent beaucoup plus de victoires à domicile qu’à l’extérieur. Nous, cette saison, nous n’avons perdu que deux fois à la maison. Donc, si ça ne peut pas reprendre, je ne vois pas pourquoi on nous imposerait de descendre en Pro D2. Il y a des conditions d’équité à respecter, qu’on soit en tête ou en dernier du championnat.
Économiquement, avez-vous déjà estimé les pertes pour votre club ?
Pour un match à domicile, les pertes sont chiffrées à plus ou moins 400 000 euros par match, selon l’adversaire, l’enjeu…
Les sponsors du club négocient-ils leur contribution à la baisse ?
Pour le moment, le sujet n’a pas été soulevé par nos partenaires qui, pour la plupart, sont engagés à long terme. Mais on ne peut pas occulter qu’ils seront impactés dans leurs activités respectives et qu’ils demandent des efforts, des aménagements au club.
Et concernant les droits télé ? Le contrat avec Canal+ porte sur 93 millions d’euros par saison. Moins de matchs signifie-t-il une baisse des droits ?
C’est un cas de force majeure. J’ignore si Canal+ a souscrit des assurances pour couvrir ce désagrément… Après, la chaîne paye pour diffuser un spectacle. S’il ne peut pas avoir lieu, on peut comprendre que la question soit posée. Ça va impacter énormément les clubs, vu le montant de la redistribution des droits. Ce serait économiquement très difficile.
«J’espère que cette expérience douloureuse débouchera sur un peu plus de responsabilités de la part des clubs»
Thomas Lombard
La Ligue estime les pertes pour les clubs de Top 14, si la saison ne reprend pas, à 100 millions…
En ce qui concerne le Stade Français, on a évalué les pertes sèches, rien qu’en billetterie et consommation aux buvettes, à environ 5 millions d’euros. Mais les montants diffèrent selon les clubs en fonction des affluences, du montant des partenariats… À cela, il faudra peut-être ajouter la diminution des partenariats et des droits télé. On s’interroge aussi sur les commissions des agents de joueurs. Est-ce qu’ils vont se montrer solidaires, participer à l’effort de guerre ou pas ? On va tenter de s’en sortir avec le moins de dégâts possibles. Mais certains clubs vont beaucoup souffrir.
La Ligue a évoqué la possibilité d’un emprunt commun. Y êtes-vous favorable ?
C’est une possibilité. Mais ce n’est qu’une avance de trésorerie qu’il faudra rembourser. Les pertes subies, elles, on ne nous les remboursera jamais. Mais s’il n’y a que cette solution, on l’adoptera. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a jamais eu de fonds mis en place en cas de catastrophe à la LNR. J’espère que cette expérience douloureuse débouchera sur un peu plus de responsabilités de la part des clubs pour mettre en place quelque chose…
sport24.com
Re: Le Kiosque
Coronavirus: les pistes de Lombard pour la suite de la saison et l'idée d'un Top 16
Invité du Super Moscato Show sur RMC, Thomas Lombard, le DG du Stade Français, s'est exprimé sur les pistes étudiées par le rugby français pour une éventuelle reprise du Top 14 dans les prochaines semaines. Le championnat est actuellement à l'arrêt en raison de l'épidémie de coronavirus.
Mis à l'arrêt par l'épidémie de coronavirus, le rugby français cherche des solutions pour la suite. Un bureau de la Ligue nationale de rugby s’est réuni téléphoniquement mardi pendant trois heures et une télé-réunion a eu lieu ce mercredi matin avec les présidents des clubs de Top 14 et Pro D2.
Des groupes de travail ont été constitués avec l'objectif, notamment, d'élaborer des scénarios de reprise des compétitions en fonction de l'évolution de la situation sanitaire dans l'Hexagone.
"Les possibilités de reprendre le championnat semblent compliquées. Le confinement risque de durer un peu plus longtemps que prévu. Et à partir du moment où les joueurs ne s'entraînent pas, c'est très difficile de les faire reprendre la compétition avec effet immédiat. Il y aura une phase de ré-entraînement", a réagi ce mercredi sur RMC Thomas Lombard, directeur général du Stade Français, qui espère que le Top 14 pourra reprendre, suivant un scénario optimiste, "vers la fin du mois de mai". Plusieurs pistes sont étudiées pour une éventuelle reprise.
L'idée d'un Top 16 relancée
"Est-ce qu'il y aura seulement un certain nombre de matchs qui pourront être disputés compte tenu de la complexité du calendrier ou est-ce qu'on décalera pour que le championnat se déroule dans son intégralité? Ce ne sont que des hypothèses", a souligné Thomas Lombard dans le Super Moscato Show.
Des scénarios qui doivent prendre en compte les situations des joueurs puisque certains seront en fin de contrat le 30 juin prochain. Face à cette situation très floue, le DG du Stade Français a relancé l'idée d'un Top 16.
"Si le championnat est gelé et qu'il n'y a pas de montées ni de descentes, on devrait repartir sur la même configuration qu'en septembre 2019. Il n'est pas non plus exclu qu'on puisse avoir une refonte du championnat avec des équipes qui montent mais pas d'équipes qui descendent.
Certains présidents de Top 14 sont favorables à l'élargissement du championnat, ce qui amènerait davantage de recettes parce qu'on aurait deux matchs de plus dans la saison", a-t-il insisté. Autant de pistes qui devront déboucher sur des solutions concrètes dans les prochaines semaines.
Invité du Super Moscato Show sur RMC, Thomas Lombard, le DG du Stade Français, s'est exprimé sur les pistes étudiées par le rugby français pour une éventuelle reprise du Top 14 dans les prochaines semaines. Le championnat est actuellement à l'arrêt en raison de l'épidémie de coronavirus.
Mis à l'arrêt par l'épidémie de coronavirus, le rugby français cherche des solutions pour la suite. Un bureau de la Ligue nationale de rugby s’est réuni téléphoniquement mardi pendant trois heures et une télé-réunion a eu lieu ce mercredi matin avec les présidents des clubs de Top 14 et Pro D2.
Des groupes de travail ont été constitués avec l'objectif, notamment, d'élaborer des scénarios de reprise des compétitions en fonction de l'évolution de la situation sanitaire dans l'Hexagone.
"Les possibilités de reprendre le championnat semblent compliquées. Le confinement risque de durer un peu plus longtemps que prévu. Et à partir du moment où les joueurs ne s'entraînent pas, c'est très difficile de les faire reprendre la compétition avec effet immédiat. Il y aura une phase de ré-entraînement", a réagi ce mercredi sur RMC Thomas Lombard, directeur général du Stade Français, qui espère que le Top 14 pourra reprendre, suivant un scénario optimiste, "vers la fin du mois de mai". Plusieurs pistes sont étudiées pour une éventuelle reprise.
L'idée d'un Top 16 relancée
"Est-ce qu'il y aura seulement un certain nombre de matchs qui pourront être disputés compte tenu de la complexité du calendrier ou est-ce qu'on décalera pour que le championnat se déroule dans son intégralité? Ce ne sont que des hypothèses", a souligné Thomas Lombard dans le Super Moscato Show.
Des scénarios qui doivent prendre en compte les situations des joueurs puisque certains seront en fin de contrat le 30 juin prochain. Face à cette situation très floue, le DG du Stade Français a relancé l'idée d'un Top 16.
"Si le championnat est gelé et qu'il n'y a pas de montées ni de descentes, on devrait repartir sur la même configuration qu'en septembre 2019. Il n'est pas non plus exclu qu'on puisse avoir une refonte du championnat avec des équipes qui montent mais pas d'équipes qui descendent.
Certains présidents de Top 14 sont favorables à l'élargissement du championnat, ce qui amènerait davantage de recettes parce qu'on aurait deux matchs de plus dans la saison", a-t-il insisté. Autant de pistes qui devront déboucher sur des solutions concrètes dans les prochaines semaines.
Re: Le Kiosque
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Solidaires
L'édito du vendredi par Léo Faure... Il n'est plus vraiment question de rugby. Une semaine pourtant qu'on fait comme chaque semaine, au Midol : on fait le tour des institutions et des clubs. On discute avec les entraîneurs, les joueurs, les dirigeants, les présidents. Dans les discours, les réponses, il n'est plus vraiment question de rugby.
À nos questions de savoir comment ils vont gérer la période et le maintien en forme de leurs troupes, ils répondent par la préoccupation sanitaire. À nos sondages concernant leurs préférences pour une reprise éventuelle du championnat, ils opposent l’urgence, pour chacun, de prendre soin de ses proches. Les hommes du rugby professionnel, si souvent confinés dans une bulle d’adoration spéculative, s’ouvrent soudain à leur monde et la société qui les entoure. C’est paradoxal, vu la période de claustration. C’est aussi réconfortant.
Les démarches solidaires se multiplient. Sofiane Chellat (ex-Massy), pilier au cœur grand comme trois fois sa renommée, était hier bien seul à se préoccuper de l’autre, passant ses nuits dans des maraudes, distribuant de la chaleur et de la nourriture aux plus démunis. Dans son sillage, son ami Bilel Taieb propose aujourd’hui des services d’aide aux personnes les plus isolées, à Oyonnax. Jean-Charles Orioli (La Rochelle), de l’autre côté de la France, met aussi son temps libre au service des autres.
D’autres ont fait de cet engagement la mission d’une vie. Chaque week-end, Thomas Charabas est sur les pelouses de Top 14. À se faire conspuer, le plus souvent, avouons-le. Arbitre « la nuit », le Bayonnais est surtout médecin urgentiste « le jour ». Ce qui lui vaut de pas mal relativiser ses algarades.
On se souvient de Pierre Dantin, homme aux mille vies, ancien secrétaire général de l’Olympique de Marseille au foot, bras droit d’Onesta au handball et conseiller spécial de Laura Flessel au ministère des sports, qui intervenait un jour de 2015 auprès des arbitres français, en stage de présaison. Et qui s’adressait directement à Charabas : « Vous n’êtes pas là pour être aimés. Thomas, toi qui es médecin : quand tu vois arriver le lundi un mec mal en point aux urgences, tu en as quelque chose à foutre de la polémique du weekend et de l’entraîneur mauvais perdant qui t’as assassiné ? ». « Il peut bien parler, c’est le dernier de mes soucis » avait souri l’arbitre.
Sollicité pour s’exprimer dans votre journal, à la teneur de crise qui pousse vers l’humain, Charabas a repoussé à ce week-end notre requête. Jusque là, il sera indisponible et sur le pont hospitalier. Avec tous nos encouragements.
Cet engagement, qui relaie le rugby au rang de loisir, le mobilise pleinement. Romain Loursac l’a également épousé depuis longtemps. Il agissait déjà dans les hôpitaux lyonnais quand il était joueur. Il est, cette semaine et plus que jamais, au front de cette « guerre » déclarée au rang présidentiel. Le témoignage qu’il nous livre ici est celui d’un médecin, bien plus qu’un rugbyman.
Ce témoignage fut recueilli à 6h du matin, avant sa prise de service. Il vaut de l’or, mis en lumière par son statut mais qui s’exprime pour tous ses confrères, collègues, compagnons de galère : « Restez chez vous ! »
Solidaires
L'édito du vendredi par Léo Faure... Il n'est plus vraiment question de rugby. Une semaine pourtant qu'on fait comme chaque semaine, au Midol : on fait le tour des institutions et des clubs. On discute avec les entraîneurs, les joueurs, les dirigeants, les présidents. Dans les discours, les réponses, il n'est plus vraiment question de rugby.
À nos questions de savoir comment ils vont gérer la période et le maintien en forme de leurs troupes, ils répondent par la préoccupation sanitaire. À nos sondages concernant leurs préférences pour une reprise éventuelle du championnat, ils opposent l’urgence, pour chacun, de prendre soin de ses proches. Les hommes du rugby professionnel, si souvent confinés dans une bulle d’adoration spéculative, s’ouvrent soudain à leur monde et la société qui les entoure. C’est paradoxal, vu la période de claustration. C’est aussi réconfortant.
Les démarches solidaires se multiplient. Sofiane Chellat (ex-Massy), pilier au cœur grand comme trois fois sa renommée, était hier bien seul à se préoccuper de l’autre, passant ses nuits dans des maraudes, distribuant de la chaleur et de la nourriture aux plus démunis. Dans son sillage, son ami Bilel Taieb propose aujourd’hui des services d’aide aux personnes les plus isolées, à Oyonnax. Jean-Charles Orioli (La Rochelle), de l’autre côté de la France, met aussi son temps libre au service des autres.
D’autres ont fait de cet engagement la mission d’une vie. Chaque week-end, Thomas Charabas est sur les pelouses de Top 14. À se faire conspuer, le plus souvent, avouons-le. Arbitre « la nuit », le Bayonnais est surtout médecin urgentiste « le jour ». Ce qui lui vaut de pas mal relativiser ses algarades.
On se souvient de Pierre Dantin, homme aux mille vies, ancien secrétaire général de l’Olympique de Marseille au foot, bras droit d’Onesta au handball et conseiller spécial de Laura Flessel au ministère des sports, qui intervenait un jour de 2015 auprès des arbitres français, en stage de présaison. Et qui s’adressait directement à Charabas : « Vous n’êtes pas là pour être aimés. Thomas, toi qui es médecin : quand tu vois arriver le lundi un mec mal en point aux urgences, tu en as quelque chose à foutre de la polémique du weekend et de l’entraîneur mauvais perdant qui t’as assassiné ? ». « Il peut bien parler, c’est le dernier de mes soucis » avait souri l’arbitre.
Sollicité pour s’exprimer dans votre journal, à la teneur de crise qui pousse vers l’humain, Charabas a repoussé à ce week-end notre requête. Jusque là, il sera indisponible et sur le pont hospitalier. Avec tous nos encouragements.
Cet engagement, qui relaie le rugby au rang de loisir, le mobilise pleinement. Romain Loursac l’a également épousé depuis longtemps. Il agissait déjà dans les hôpitaux lyonnais quand il était joueur. Il est, cette semaine et plus que jamais, au front de cette « guerre » déclarée au rang présidentiel. Le témoignage qu’il nous livre ici est celui d’un médecin, bien plus qu’un rugbyman.
Ce témoignage fut recueilli à 6h du matin, avant sa prise de service. Il vaut de l’or, mis en lumière par son statut mais qui s’exprime pour tous ses confrères, collègues, compagnons de galère : « Restez chez vous ! »
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